Fiche >> L'Oeuvre

>> Résumé : Claude Lantier est le fils de Gervaise Macquart et d’Auguste Lantier (voir L'Assommoir, roman où l’on apprend qu’il a été amené à l’âge de huit ans à Plassans par un vieux monsieur séduit par la qualité de ses dessins). Il apparaît aussi furtivement dans Le Ventre de Paris. Il est ici l’ami d’enfance du romancier Sandoz, personnage dans lequel Zola a mis beaucoup de lui-même. Avec Sandoz et d’autres peintres ou sculpteurs, Claude combat pour imposer une nouvelle forme de peinture, bien éloignée des canons néo-classiques qui ont la faveur des expositions officielles. Si certains d’entre eux réussissent finalement à s’imposer, Lantier va pour sa part d’échec en échec, demeurant incompris du public et souvent de ses propres amis.

>> Avis : L'Oeuvre est pour ma part, le meilleur roman que j'ai pu lire. On sent clairement durant la lecture que Zola y a mis toute sa passion pour l'Art, surtout de la peinture. Car s'il a écrit cet opus des Rougon-Macquart, c'est bien pour défendre l'impressionnisme, l'ultime mouvement artistique qui a eu bien du mal à s'imposer à la fin du XIXème siècle. Cet épisode des Rougon est l'un des plus tragiques, autant sur le fond que sur la forme. Même si on est très loin de la violence (physique et psychologique) morbide et cruelle de La Terre, L'Oeuvre reste LE roman qui met en scène un héros qui ne connaîtra aucun échappatoire à son destin. En effet, Claude est le prototype du garçon qui souhaite poursuivre un rêve, mais qui n'aboutira jamais au final. Engendrant échec sur échec, la vie catastrophique que connaît ce personnage le rend très attachant, car si Claude n'a pas une vie facile, il reste obstiné et ira jusqu'à faire des peintures particulièrement macabres, comme pour expier son mal être. Ses divers rivaux nous rappellent beaucoup les rivalités au sein même du milieu à l'époque, comme c'était le cas avec Manet x Monet. De plus, sa rencontre avec Christine, qui sera comme une muse pendant un certain temps pour lui, va provoquer un changement radical dans sa vie, du moins au début. Car même si leur vie à deux peut apparaître joyeuse à son commencement, leur couple en lui-même se soldera par un échec. Et comme si cela ne suffisait pas, Zola poussera son sadisme avec une fin des plus dramatiques.

Spoiler:

En refermant l'Oeuvre, on peut se demander si Zola n'a pas terminé sur une note pessimiste exprès, comme pour traduire le fait que, pour lui, l'impressionnisme ne s'imposera jamais dans le milieu de la peinture. Loin d'être ennuyeux, je conseille très fortement ce roman à ceux qui aiment les écrits de Zola, et encore plus si vous êtes attachés aux personnages liés par le sang à Claude, tels que Gervaise, Jacques ou encore Etienne.